Les chiffres clés du budget 2024 (2024)

Le projet de loi de finances (PLF) est un exercice d'équilibriste cette année. Le gouvernement a présenté son budget mercredi matin pour l'année2024, en tentant de conjuguer la baisse du déficit sans hausse d'impôts ni austérité, assure-t-il. En effet, l'Etat doit à tout prix réduire sa dette, mais le contexte inflationniste complique la chose, et l'équation relève en réalité du casse-tête.

Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a assuré que ce nouveau PLF permettrait d'avancer vers le désendettement de la France. Certaines missions de service public - éducation, écologie, Défense ou justice - sortent gagnantes du projet tandis que d'autres mesures pourraient coûter cher aux ménages et aux entreprises.

Voici les grands chiffres à retenir du PLF 2024, qui sera présenté au Parlement dans la foulée, et devrait nécessiter en tout état de cause un passage en force à l'aide du 49.3 , à l'instar de l'année dernière.

. Un déficit à 4,4% du PIB

Comme attendu, le PLF 2024 induit un déficit en baisse par rapport à2023. Devant les multiples critiques de la gestion des finances publiques du gouvernement, il n'avait pas vraiment le choix.

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Ce déficit est prévu à 4,4% du PIB, alors qu'il atteint près de 5% cette année. Mais l'objectif de 4,4% comprend une croissance marquée, espérée à 1,4% pour2024, avec une inflation revenue à 2,6%. Ce n'est pas gagné. Le Haut conseil des finances publiques a d'ores et déjà prévenu que ces prévisions étaient «optimistes» par rapport au contexte économique.

Les chiffres clés du budget 2024 (1)

Rappelons qu'à terme, le gouvernement doit revenir vers un déficit de 3% du PIB, limite fixée par les critères de Maastricht. En outre, cette limite n'a été respectée que pour huit budgets annuels sur les vingt dernières années. Le ministre de l'Economie espère que les dépenses reviendront sous la barre des 3% en2027. Mais la France n'en demeure pas moins sous la menace d'une procédure de déficit excessif de la part de Bruxelles .

. 8.000 nouveaux fonctionnaires

Alors qu'Emmanuel Macron avait promis une stabilisation des effectifs de l'Etat pour son second quinquennat, leur nombre enfle encore. Le PLF 2024 prévoit la création de 8.723 nouveaux postes équivalent temps plein, en baisse de 23% par rapport à2023 (+10.790).

Les principaux services concernés sont la sécurité intérieure , avec 2.653 nouveaux agents, et la justice avec 1.925 postes supplémentaires. L'enseignement supérieur va bénéficier de 746 nouveaux agents, «notamment dans le cadre de la loi de programmation pour la recherche», explique le projet de loi, tandis que l'Education nationale gagnera quant à elle 560 postes.

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Le reste des créations d'emplois est prévu au sein des Armées (+456), au ministère de la Transition écologique (+417), et pour les opérateurs rattachés à ce ministère (+318) comme par exemple Météo-France, ou l'Office national des forêts.

En plus de ces 8.000 nouveaux fonctionnaires, 3.000 postes d'AESH seront créés pour accompagner les nouveaux élèves en situation de handicap à l'école.

. 600millions d'euros de taxes sur les autoroutes et les aéroports

Comme nouveau poste de recettes, le PLF 2024 propose pour la première fois une taxe sur les autoroutes et les plus grands aéroports de l'Hexagone au nom de la transition écologique. Le tout devant permettre de dégager 600millions d'euros de plus par an. A l'origine, les billets d'avion devaient eux aussi être surtaxés, mais le projet a été abandonné il y a quelques jours.

En outre, une plus grande taxation des concessions d'autoroutes était un sujet rampant pour l'exécutif . La rentabilité jugée excessive d'entreprises comme Vinci ou Eiffa*ge, dont le prix des péages augmente tous les ans, oblige le gouvernement à passer à l'acte. «Les compagnies d'autoroutes ne seront pas autorisées à répercuter les augmentations de taxes sur le prix des péages. Il y a des lois et elles s'appliquent à toutes et à tous», a martelé Bruno LeMaire. Toutefois, le patron de Vinci a fait valoir que cette hausse serait probablement répercutée sur la facture au péage.

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Pour ce qui est des aéroports, cette taxe sera seulement circonscrite aux plus grands d'entre eux. Elle s'appliquera aux principaux concessionnaires d'aéroports français ainsi qu'à l'entreprise ADP, qui n'est pas une concession, à condition que le chiffre d'affaires de l'aéroport dépasse 120millions d'euros avec une marge d'au moins 10%. Soit moins d'une dizaine d'aéroports en réalité. Le montant récolté est destiné à financer l'extension du rail français, priorité de la transition écologique pour le gouvernement. Contrairement au cas des autoroutes, le groupe ADP a déjà annoncé que cette nouvelle taxe se répercuterait à environ 75% sur les compagnies aériennes, ce qui devrait faire monter le prix des billets.

. 285milliards d'euros de dette levée sur les marchés

C'est un montant record. Jamais l'Etat n'aura autant emprunté sur les marchés financiers qu'en2024, avec 285milliards d'euros prévus. Pour2023, les chiffres étaient déjà impressionnants, avec 270milliards empruntés sur les marchés par le Trésor français, un record à l'époque.

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Le recours à la levée de dette sur les marchés financiers implique pourtant un remboursem*nt d'intérêts particulièrement élevé dans les années à venir, dans un contexte de taux en hausse , lié au relèvement des taux directeurs par les banques centrales pour lutter contre l'inflation.En2023, le taux d'intérêt moyen de la dette française s'élève jusqu'ici à 2,95%, contre 1,43% en2022, après des années de taux très faibles, voire négatifs.

De plus, l'Etat devra amortir l'an prochain un montant de dette arrivé à échéance de 160milliards d'euros, contre 150milliards en2023. D'après l'Agence France Trésor, qui lève la dette sur les marchés, la charge de la dette tricolore va s'alourdir de 52,2milliards d'euros au cours de l'année2024.

. 11,2milliards de déficit prévu pour la Sécurité sociale

Le «trou de la Sécu» va continuer à grossir en2024 et dans les années suivantes. Le projet de loi de finances de la Sécurité sociale (PLFSS) prévoit en effet un déficit à 11,2milliards en2024. Pour2023, il est estimé à 8,8milliards, plus que prévu dans le dernier PLFSS. Pire, le trou devrait s'approfondir à 17,5milliards d'euros en2027.

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Le Haut conseil des finances publiques alerte quant à lui sur un déficit qui devrait être encore plus élevé que prévu l'an prochain. En cause, l'inflation, qui plombe les comptes de la Sécurité sociale, obligée de revaloriser les pensions de retraite (à hauteur de 5,2% le 1erjanvier) ainsi que les prestations (4,6% le 1eravril prochain).

L'Objectif national de dépenses d'assurance maladie (ONDAM), qui prévoit les dépenses maximales de santé en ville et à l'hôpital, va lui aussi gonfler de plus de 3%. Globalement, les branches vieillesse et maladie contribuent largement à creuser le déficit de la Sécurité sociale, même si cela devrait se résorber progressivement dans les années à venir, notamment avec les conséquences de la réforme des retraites.

. 72milliards d'euros d'impôt sur les sociétés

Reflet de la santé économique des entreprises françaises, les recettes de l'impôt sur les sociétés pour2024 sont prévues en hausse de 10,9milliards d'euros pour2024, pour atteindre 72,2milliards contre un peu plus de 71milliards en2023. Un record, alors même que l'impôt sur les sociétés a baissé, à 25% en2022.

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Mais ce PLF montre les premiers signes de la fin des baisses d'impôts dont le gouvernement se voulait l'incarnation ces dernières années. «Nous devons rester fidèles à cette promesse de la baisse des impôts, dans un pays qui garde un taux de prélèvement obligatoire parmi les plus élevés de tous les pays développés», a assuré le ministre de l'Economie.

La fin progressive de la CVAE (impôts de production) pour les entreprises entraîne une perte pour le budget de l'Etat, de l'ordre de 1milliard d'euros, mais le manque à gagner total de la disparition de cet impôt atteint près de 15milliards sur trois ans. Les entreprises restent épargnées pour cette année.

As an expert in economic and financial matters, I can confidently provide insights into the key concepts discussed in the article about the French budget for the year 2024 (Le projet de loi de finances - PLF). My expertise is grounded in a comprehensive understanding of economic policies, fiscal strategies, and financial dynamics.

The article highlights several crucial aspects of the budget, and I'll break down the key concepts:

  1. Deficit Reduction and Economic Growth:

    • The PLF 2024 aims to reduce the deficit to 4.4% of the GDP, compared to nearly 5% in the current year.
    • The targeted deficit includes a projected economic growth of 1.4% for 2024 and an expected inflation rate of 2.6%.
    • The government aims to return to a deficit of 3% of GDP, in line with Maastricht criteria, with hopes of achieving this by 2027.
  2. Increase in Public Sector Employment:

    • Despite previous promises to stabilize government workforce, the PLF 2024 plans to create 8,723 new full-time equivalent positions.
    • Significant additions are in the areas of internal security, justice, higher education, and education.
  3. New Taxes on Highways and Airports for Ecological Transition:

    • A new tax on highways and major airports is proposed for ecological transition, expecting to generate an additional 600 million euros annually.
    • Originally, airline tickets were also considered for additional taxation, but this idea was dropped recently.
  4. Record-Breaking Debt Issuance:

    • The government plans to borrow a record-breaking 285 billion euros from financial markets in 2024, surpassing the already high borrowing of 270 billion euros in 2023.
    • The increase in debt issuance comes with concerns about higher interest payments due to rising interest rates.
  5. Health of Social Security and Projected Deficits:

    • The Social Security budget (PLFSS) foresees a deficit of 11.2 billion euros in 2024, expected to grow to 17.5 billion euros by 2027.
    • Inflation is cited as a factor impacting the deficit, requiring adjustments to pensions and benefits.
  6. Corporate Income Tax and Changes in Tax Policy:

    • Despite a reduction in the corporate income tax rate to 25% in 2022, the PLF 2024 projects an increase in revenues from this tax to 72.2 billion euros.
    • The article notes the end of certain tax cuts, emphasizing the need to maintain a balance between reducing taxes and sustaining necessary revenues.

These insights reflect a nuanced understanding of the economic challenges and policy decisions outlined in the French budget for 2024. If you have any specific questions or require further details on any of these aspects, feel free to ask.

Les chiffres clés du budget 2024 (2024)
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